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Le XVe Congrès: pendant les travaux, la réforme continue

by  Michel Bonnin /

Cinq ans moins un mois après le XIVe Congrès, du 12 au 18 septembre 1997, s’est tenu à Pékin le XVe Congrès du Parti Communiste Chinois (PCC), avec la pompe et le rituel qui accompagnent ce genre de cérémonies depuis que des partis communistes sont au pouvoir. Propagande massive vantant les succès du régime depuis le dernier congrès, rumeurs et supputations diverses dans la population concernant un processus politique d’une grande opacité, articles consacrés à l’élection puis à l’arrivée à Pékin des 2 048 représentants des 58 millions de membres du Parti (ils étaient 1991 pour 51 millions en 1992), puis, le jour venu, très long discours du secrétaire général entrecoupé de pauses pour les applaudissements de rigueur, uniformité remarquable de toutes les interventions et de tous les commentaires publics de délégués ne tarissant pas d’éloges pour leurs dirigeants : cette fois encore, rien n’a manqué pour donner au spectateur un sentiment de continuité et de stabilité, voire une forte impression de déjà vu. Sentiment renforcé par le fait que Jiang avait déjà présidé le XIVe Congrès. Depuis la mort de Mao, aucun autre secrétaire-général n’avait réussi à présider deux congrès consécutifs.

L’ombre de Deng Xiaoping et le défi des entreprises d’Etat

Une différence de taille se faisait pourtant sentir : l’absence définitive de Deng Xiaoping qui, au XIVe Congrès, était apparu, silencieux et ovationné, à la fin des travaux (1). Mais un hommage lui a été rendu au début du XVe, sous forme d’une minute de silence. Et l’hommage s’est poursuivi tout au long du rapport de Jiang Zemin, par des références incessantes à sa personne et surtout à sa « théorie » qui a été mise sur le même pied que le marxisme-léninisme et la pensée de Mao Zedong comme guide de l’action du Parti, promotion aujourd’hui entérinée dans ses statuts. Cette fidélité dont Jiang fait preuve à l’égard de la théorie du « socialisme aux couleurs de la Chine » s’est manifestée dans le contenu du discours par une alliance remarquable entre pragmatisme économique et rigidité politique.

Le morceau de bravoure du Rapport est sans aucun doute constitué par l’annonce d’une nouvelle étape dans la réforme des entreprises d’Etat qui devront être réorganisées et avoir « nettement amélioré leur fonctionnement » dans trois ans, en l’an 2000. La transformation en sociétés par actions est pour la première fois officiellement encouragée. Fusions, faillites et réductions d’effectifs sont considérés comme inévitables dans certains cas. Les bénéfices potentiels de ce projet sont importants, tout comme les risques qui l’accompagnent (voir le dossier ci-après). L’avancée de principe qui le justifie porte sur la question longtemps débattue de la position dominante du secteur d’Etat dans l’économie. Les orthodoxes marxistes comme Chen Yun estimaient qu’elle était indispensable pour donner au régime son caractère socialiste. Aujourd’hui, on affirme que la propriété des plus grandes entreprises et le contrôle de certains secteurs-clés sont suffisants pour assurer cette position dominante. Ce glissement d’une approche quantitative à une approche qualitative constitue en fait un pas en avant dans la définition d’une « économie socialiste de marché » de plus en plus éloignée du modèle marxiste-léniniste.

Pas de réforme politique

En revanche, le passage consacré à la réforme politique semble être là pour la forme (et pour faire plaisir aux intellectuels qui conseillent Jiang Zemin), même si celui-ci affirme que l’approfondissement de la réforme économique ne peut se faire qu’en liaison avec celle du système politique. On reste au niveau des principes : celui du « socialisme aux couleurs de la Chine » inventé par Deng, et celui du « stade primaire du socialisme » qui, lui aussi, justifie toutes les entorses à la tradition marxiste-léniniste (et qui avait été développé par Zhao Ziyang au XIIIe Congrès, ce que Jiang ne rappelle évidemment pas). Les appels au renforcement du système légal et à la lutte contre la corruption ne débouchent pas sur des propositions concrètes. La seule petite ouverture dans le domaine politique est l’allusion à une possible extension aux « organes du pouvoir au niveau de base » dans les « régions urbaines et rurales » du système d’élections directes, récemment utilisé pour la sélection des comités de villages (2). Il faudra voir dans la pratique comment se traduit cette promesse peu précise « d’élargir la démocratie au niveau de base ».

Si aucun projet politique d’envergure n’a été proposé lors de ce Congrès, la « politique politicienne », elle, ne s’est pas faite oublier. Bien entendu, le lobbying électoral pendant le Congrès n’a eu qu’une influence très secondaire, les choix offerts aux représentants se résumant à la possibilité d’éliminer un petit nombre de candidats parmi ceux proposés par les autorités comme futurs membres ou membres suppléants du Comité Central (CC). Cette fois, les éliminations les plus significatives ont été celles de deux « princes » (enfants de hauts dignitaires du Parti) : Bo Xilai, maire de Dalian et fils de Bo Yibo ; Wang Jun, PDG de la Citic et fils de Wang Zhen (3). Cet échec montre sans doute que les « princes » ne sont pas très populaires parmi les membres du Parti, même si bon nombre d’autres « princes » se sont maintenus ou sont entrés au Comité Central. Le nombre de voix obtenu par les élus permet également de se faire une idée de leur degré de popularité au sein des couches supérieures du Parti. Parmi les membres du Bureau politique (BP), Qian Qichen (en charge des affaires étrangères) et Zhu Rongji (en charge de l’économie) ont été cette fois les deux favoris (4).

La disparition de Qiao Shi

Mais les choses importantes sont décidées en secret, bien avant l’ouverture du Congrès. Ainsi, l’absence de Qiao Shi, numéro trois du régime, sur la liste des candidats au CC a surpris la plupart des électeurs. Ce n’était un secret pour personne que le président de l’Assemblée Nationale Populaire (ANP) n’était pas en bons termes avec Jiang Zemin. Il suffisait de lire leurs déclarations respectives pour voir qu’ils n’avaient pas les mêmes idées sur de nombreux points, mais cela ne signifiait pas nécessairement qu’ils ne pouvaient plus cohabiter au sein de la « direction collective ». La version officielle veut que Qiao ait lui-même insisté pour se retirer à cause de son âge (il a 73 ans, soit deux ans de plus que Jiang Zemin). Il est plus probable qu’on lui ait forcé la main. Quoi qu’il en soit, la carrière politique de Qiao devrait prendre fin en mars 1998, lorsque son mandat à l’ANP expirera.

Un autre membre du Comité permanent du Bureau politique ne s’est pas représenté à cause de son âge. Il s’agit du général Liu Huaqing, 81 ans, seul militaire au sein de l’institution politique suprême, où il n’a pas été remplacé par un autre représentant de l’Armée.

Les deux postes ainsi libérés sont en effet attribués à Wei Jianxing et Li Lanqing. L’entrée de Wei était logique à partir du moment où il était confirmé dans sa fonction de secrétaire de la Commission centrale de la discipline. Qiao Shi, ancien secrétaire de cette commission, n’étant plus là pour la représenter au comité permanent, c’est Wei qui, normalement, s’en charge. On peut aussi voir là une sorte de « compensation » accordée à Qiao, prédécesseur et mentor de Wei. Mais on dit que Jiang apprécie également Wei, qui a réglé de façon satisfaisante l’affaire Chen Xitong lorsqu’on lui a confié provisoirement le poste de secrétaire du Parti de Pékin, et qui devrait diriger la lutte contre la corruption que Jiang affirme vouloir renforcer. Jiang, de toute façon, s’est donné les moyens de garder un œil sur Wei, en obtenant que le poste de premier secrétaire-adjoint de la Commission de la discipline soit attribué à Han Zhubin, l’un des nombreux cadres shanghaiens que le secrétaire général a fait monter au centre dans les années 1990.

La promotion de Li Lanqing montre l’importance qui est accordée à l’économie, et notamment au commerce extérieur dont il a déjà la charge à son poste de vice-premier ministre. Cette importance est également marquée par le saut que fait Zhu Rongji en passant de la cinquième à la troisième place du Comité permanent, saut qui confirme que Zhu sera bien nommé premier ministre lorsque le mandat de Li Peng arrivera à expiration en mars prochain.

Li Ruihuan, quant à lui, se maintient au quatrième rang. L’ancien ouvrier modèle de Tianjin reste donc un haut dignitaire du régime, mais chacun sait que son pouvoir, à l’égal de celui de la Conférence politique consultative qu’il préside et qu’il continuera probablement à présider, est plus formel que réel.

Hu Jintao progresse à la cinquième place puisqu’il devance les deux nouveaux venus. A 55 ans, le chef du Département de l’organisation et premier secrétaire du Comité central a encore du temps devant lui pour monter plus haut, mais il est apparu jusqu’ici uniquement comme un bon exécutant de la volonté de chefs plus âgés.

L’Armée et les provinces

L’absence d’un représentant de l’Armée au Comité permanent n’est pas une nouveauté absolue. Bien qu’elle signale certainement le désir de contenir l’influence politique de l’APL, elle ne change pas grand chose à son importance relative au sein du Bureau politique (toujours deux membres) ni au Comité central. Les deux membres militaires du BP sont des personnages influents : Chi Haotian et surtout Zhang Wannian. Visiblement très prisé par Jiang, ce dernier entre également au secrétariat du CC. Jiang Zemin, qui a annoncé une prochaine réduction des effectifs de l’Armée de 500 000 hommes et qui a répété son exigence d’une « obéissance absolue » de l’Armée au Parti, souhaite clairement une modernisation et une professionnalisation de l’APL allant de pair avec une totale obéissance à la Commission militaire centrale du CC qu’il préside.

En ce qui concerne les dirigeants provinciaux, leur proportion est également restée à peu près la même qu’en 1992 au niveau du CC mais, au niveau du BP, elle s’est accrue d’une unité avec la présence de cinq secrétaires provinciaux du Parti venant de Pékin, de Shanghai, du Guangdong, du Shandong et du Henan. On notera que, même si cette dernière est une province pauvre et considérée comme centrale, la Chine riche et côtière est surreprésentée tandis que celle de l’Ouest est absente, malgré la volonté de rééquilibrage en faveur du Centre et de l’Ouest, affichée notamment dans le 9e Plan.

Finalement, ce qui ressort de la nouvelle configuration du personnel politique issu du XVe Congrès (et de son 1er plénum où ont été élus, le 19 septembre, le Bureau politique et son Comité permanent), c’est la formation d’une sorte de triumvirat au sommet de l’appareil, comprenant Jiang Zemin, Li Peng et Zhu Rongji. Ces trois hommes sont les plus puissants et la nouvelle configuration est le résultat d’une alliance qu’ils ont passée et qui a abouti, notamment, à la disparition de Qiao Shi.

Celle-ci constitue sans aucun doute un succès pour Jiang dont la position de primus inter pares ne peut plus, semble-t-il, être contestée. Qiao Shi, apparemment, a jeté le gant et ceux qui, depuis longtemps, voyaient en lui un possible numéro un seront déçus. Homme d’appareil avant tout, il ne possède pas l’aura ni l’audace qui ont permis à Deng Xiaoping de balayer, après la mort de Mao, le pauvre Hua Guofeng qui, il est vrai, n’avait pas eu non plus, comme Jiang Zemin, la chance de bénéficier pendant de longues années de la protection de son mentor. Qiao restera sans doute comme un dirigeant prudent, très prudent. Ainsi, selon certaines sources, il s’est abstenu au moment décisif, c’est-à-dire à la réunion du Comité permanent du 17 mai 1989 à laquelle a été voté le recours à la répression contre le mouvement démocratique (5). Sa disparition, en éliminant toute voix discordante du cercle suprême du pouvoir, rendra encore plus aléatoire un éventuel retour à la vie politique de l’homme qui, lui, avait osé voter contre la répression en 1989 : Zhao Ziyang. Une lettre attribuée à ce dernier a circulé pendant le congrès, dans laquelle il demandait aux participants au Congrès de réhabiliter le mouvement de 1989. Elle n’aurait eu pour effet jusqu’à maintenant que de durcir le régime de résidence surveillée auquel il est astreint (6).

Un triumvirat au sommet du pouvoir

Autant les événements de 1989 créent un fossé entre Jiang et Qiao, autant ils expliquent la solidité de son alliance avec Li Peng. Le principal bénéficiaire du 4 Juin, Jiang, qui a récupéré alors le poste de Zhao Ziyang, a intérêt, tout comme son plus apparent responsable, Li, à ce que le verdict sur cette question ne soit pas remis en question. C’est ainsi que Li maintient son rang de numéro deux du Parti, bien qu’il soit contraint de quitter en mars prochain son poste de premier ministre. Cela semble signifier qu’il se verra confier des responsabilités importantes en mars prochain et l’on estime généralement qu’il héritera du poste de Qiao Shi. Mais rien n’est encore officiel. S’il devient président de l’ANP, il est peu probable qu’il tente comme son prédécesseur de donner une certaine consistance à la fonction de contrôle de l’exécutif que cette Assemblée législative est censée remplir. On voit mal, également, comment il pourrait s’entendre avec Tian Jiyun, premier vice-président de l’ANP, dont les conceptions libérales sont bien connues. Or, Tian a conservé son poste au BP, ce qui signifie probablement qu’il gardera aussi sa fonction à l’ANP. L’image de Li Peng à l’étranger ne devrait pas non plus faciliter ses relations avec les parlements des pays occidentaux, généralement plus sourcilleux sur la question des droits de l’homme que leurs gouvernements. Dans ces conditions, on peut penser que le pouvoir de Li Peng deviendra de plus en plus formel.

En revanche, Zhu Rongji, dont la promotion signifie sans aucun doute qu’il héritera du poste de premier ministre, disposera d’un pouvoir très substantiel, car fondé sur une compétence reconnue dans le seul domaine qui compte vraiment aujourd’hui : celui de l’économie. Son prestige s’est d’ailleurs manifesté pendant le congrès, comme nous l’avons vu, par le nombre de voix obtenues au CC et au BP. Bien entendu, Zhu sera aussi plus exposé aux critiques en cas d’échec ou de difficultés graves dans l’accomplissement de la réforme des entreprises d’Etat, mais il est prêt à assumer cette éventuelle responsabilité (voir l’article traduit ci-dessous p. 12). A ce propos, il faut noter que Wu Bangguo, directement en charge des questions industrielles, a pu maintenir son poste au Bureau politique, mais a été évincé du secrétariat. Ce poulain de Jiang, membre éminent de la « Bande de Shanghai », ne dispose pas, loin de là, du même prestige que Zhu. Il sera intéressant d’observer l’effet de la réforme des entreprises d’Etat sur sa carrière.

La principale question qui se pose dans le domaine de la « politique politicienne » est de savoir si le « triumvirat », nœud du pouvoir actuel, se maintiendra pendant les cinq années qui viennent. D’éventuelles difficultés graves dans la réforme économique pourraient constituer un facteur de déstabilisation, mais il y en a d’autres. Zhu Rongji, par exemple, acceptera-t-il toujours d’être hiérarchiquement inférieur à Li Peng alors que ses responsabilités seront vraisemblablement supérieures ? Réussira-t-il à imposer sa marque dans les domaines autres que celui de l’économie, et notamment à installer des gens de confiance à des postes importants, alors que Jiang et Li ont déjà placé partout leurs fidèles ?

Où va le régime ?

Mais ce premier congrès après la mort de Deng pose une question plus fondamentale : vers quel type de régime va-t-on en Chine ? Derrière la routine un peu surréaliste du cérémonial marxiste-léniniste, il y a quelque chose de déroutant dans ce Congrès qui n’est ni libéral ni conservateur, ni même centriste, au sens que ces termes pouvaient avoir encore à l’époque de Deng. Dans la mesure où le pragmatisme denguiste l’a totalement emporté et où il n’y a plus de Chen Yun pour le contester, les termes de « droite » et de « gauche », d’ailleurs très peu employés dans le rapport de Jiang, n’ont plus guère de sens, car il n’y a plus de véritables repères idéologiques.

Le seul objectif partagé par l’ensemble de la population et de la classe dirigeante, c’est le développement économique, qui signifie pour chacun l’espoir de l’enrichissement et de conditions de vie meilleures. Mais en ce qui concerne le politique en tant que tel, il semble qu’on soit arrivé à ce degré zéro où, sous un vernis de rituel socialiste, la seule volonté subsistant chez les dirigeants soit celle de maintenir un système qui garantit la stabilité nécessaire au développement mais aussi leurs privilèges et leur position. Cette volonté, qu’on peut qualifier de néo-conservatrice, les amène à repousser tout changement du système politique. Mais, par ailleurs, la nouvelle « nouvelle classe » a parfaitement compris que ni Marx ni Mao ne peuvent rien pour résoudre les problèmes économiques qui se posent à elle. Jiang, dans son rapport, a d’ailleurs affirmé, citant Deng Xiaoping : « La tâche que nous entreprenons est nouvelle. Marx n’en a pas parlé (…) Nous pouvons seulement (…) trouver notre chemin dans la pratique ». Sur ce point, la direction est donc totalement pragmatique et tout à fait prête à laisser se développer en Chine une certaine forme de capitalisme pourvu qu’elle en soit la principale bénéficiaire (et pourvu qu’on ne le dise pas ouvertement, car elle a besoin de la fiction socialiste pour que l’ordre, c’est-à-dire la stratification sociale établie, soit respecté).

Du côté de la population ordinaire, la sensibilité politique a été fortement émoussée après l’échec du mouvement démocratique de 1989 et Deng a su, notamment lors de son voyage dans le Sud de 1992, orienter l’essentiel de l’énergie sociale vers l’enrichissement personnel. Est-ce à dire que le politique est mort en Chine et que la politique ne se manifestera plus désormais que par quelques rituels sans importance ?

Evidemment non. La fin de la politique, comme la fin de l’Histoire, ne sont pas pour demain. Mais leurs formes changent et la réapparition de la politique sur le devant de la scène historique chinoise prendra certainement de nouvelles apparences. Il est possible que ce soit le développement économique lui-même qui, par les déséquilibres qu’il introduit dans la société, amène à une réémergence de la politique, éventuellement sous une forme brutale. Ainsi ce n’est certainement pas sans appréhension que la « troisième génération de dirigeants » s’attaque au système socialiste traditionnel des entreprises d’Etat que Deng Xiaoping n’avait pas osé affronter directement. Si Deng ne l’avait pas fait, c’est qu’il craignait les éventuelles répercussions socio-politiques et qu’à l’époque il y avait encore beaucoup de marge pour développer l’économie autour de ce bastion de l’économie planifiée. Aujourd’hui, les dirigeants sont apparemment convaincus que les risques financiers qu’entraînerait le maintien du statu quo sont encore plus dangereux pour l’avenir du régime que ceux d’une réforme. Ils semblent prêts, en tout cas, à tenter l’aventure, forts qu’ils sont d’une situation économique qui, par certains côtés, n’a jamais été aussi bonne et forts aussi, par ailleurs, d’un système de contrôle et de répression de la population qui a peu d’équivalents dans le monde.