BOOK REVIEWS
David Wen-wei Chang et Richard Y. Chuang, The Politics of Hong Kong’s Reversion to China
The Politics of Hong Kong's Reversion to China est un ouvrage qui a été achevé en 1996, soit un an avant le retour de Hong Kong dans le giron de la Chine, le 1er juillet 1997. Il traite des principaux événements qui ont jalonné cette transition. Le livre est organisé autour des grandes questions de l'époque et suit un développement chronologique. Après une brève introduction, les chapitres examinent tour à tour les questions les plus controversées entourant la Déclaration conjointe sino-britannique, le positionnement de l'Armée chinoise à Hong Kong, le droit de résidence des habitants de Hong Kong, l'application unilatérale de la Déclaration conjointe par les Britanniques d'une part et les Chinois d'autre part, l'évolution politique du territoire et le tribunal de dernière instance (Court of Final Appeal). Le livre se termine par une spéculation sur les perspectives d'une unification complète avec la Chine. Dans l'ensemble, les auteurs se montrent plutôt optimistes et sont de l'avis que la formule « un pays, deux systèmes » pourrait bel et bien réussir et, partant, avoir un impact positif sur la réunification de la Chine avec Taiwan.
Ce livre ne semble pas avoir de thème précis et les auteurs ne fournissent pas d'analyse approfondie des rouages politiques de la transition. Les lecteurs pourront en tout et pour tout tirer de cet ouvrage une certaine mise en contexte historique et une présentation des principaux acteurs concernés et de leurs opinions sur les différentes questions. Par ailleurs, le livre repose en grande partie sur des articles de presse et fait l'impasse sur toute la littérature académique sur le sujet. Les auteurs n'ont mené aucune interview avec les différentes parties en présence. La nature même des sources de cet ouvrage montre que le livre se présente plus comme un reflet des débats publics sur les questions de la transition que sur les négociations en huis-clos entre les décideurs. En effet, la nature et les processus de lutte pour le pouvoir qui ont mené à la Déclaration conjointe sont mentionnés ça et là mais ne sont jamais analysés en profondeur. En d'autres termes, il n'y a pas grand chose dans ce livre sur la « politique de la rétrocession », contrairement à ce qu'annonce son titre.
Le chapitre sur l'évolution politique à Hong Kong est probablement le pire. On pourra pardonner l'auteur pour son analyse superficielle dans la mesure où l'on ne dispose que de peu sources de première main sur le sujet. En revanche, on regrettera que l'auteur ne soit pas conscient de l'existence d'une littérature pertinente et de résultats d'enquêtes sur la culture et l'identité politiques des habitants de Hong Kong. Cette lacune explique peut-être une imcompréhension fondamentale à propos de la confiance politique des Hongkongais qui conduit l'auteur à écrire que les résidents de la région administrative spéciale « font confiance à la Chine comme ils faisaient confiance à la Grande-Bretagne » (p. 133).
Dans l'ensemble, on peut dire que cet ouvrage sera utile surtout à tous les lecteurs non spécialistes qui cherchent une introduction abordable sur le sujet.
Traduit de l'anglais par Raphaël Jacquet