BOOK REVIEWS
Ian G. Cook et Geoffrey Murray, China’s Third Revolution. Tensions in the Transition to Post-Communism
Ce livre fait partie de cette catégorie de plus en plus répandue d'ouvrages qui permettent d'informer le public étranger aux choses de la Chine mais n'apporte rien sur le plan de la recherche ou de l'analyse. Les auteurs ont pourtant des ambitions, ils s'intéressent à la troisième Révolution que connaît la Chine depuis le début du XXe siècle, celle des réformes, afin d'en évaluer les résultats. Les différents chapitres sont consacrés à la réforme du secteur public, à l'industrie de l'acier, aux disparités régionales, aux inégalités dans les zones rurales, aux minorités nationales, aux problèmes urbains, au logement et enfin à l'environnement. Chaque contribution fait le point sur la question et le fait de bonne manière bien que l'on aurait préféré une présentation plus critique des informations tirées de la presse chinoise. L'essentiel des grandes questions est posée ; mais sans que l'on ne sorte des descriptions habituelles. La Chine change mais les changements ne sont pas « complets ». Les entreprises publiques ne fonctionnent pas parce qu'elles n'ont pas assez de liberté. « L'expérience des auteurs les poussent à considérer que les inégalités intra-urbaines augmentent, que la mendicité est présente dans les zones urbaines à travers tout le pays((1) et que derrière les immeubles de bureaux et les hôtels de luxe on trouve des conditions de logement de mauvaise qualité » (p. 156). Les photos présentées jouent sur les registres cent fois répétés de la Chine aux multiples contrastes, mêlant vieilles masures et nouveaux grattes-ciel, ou de la Chine qui explose mais connaît beaucoup de problèmes. Il faut dire que les auteurs n'ont guère été ambitieux quant au cadre théorique qu'ils se sont eux-mêmes donné. En introduction, ils notent « qu'à travers les différents chapitres, le lecteur devra garder à l'esprit une leçon tirée de 5000 ans((2) d'histoire chinoise, à savoir que la répétition tend à régler le cours des événements (ou de manière plus directe qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil') » (p. 21). En conclusion, parmi les forces de la Chine, on retrouve l'habituelle référence à l'importance du confucianisme (sans que l'on nous explique comment et pourquoi s'exerce cette influence). Le livre ne s'émancipe pas non plus de l'idéologie dominante de la « transition » (transition vers quoi ? on en sait pas : vers une société « normale », mais alors il est nécessaire de la décrire), comme si toutes les sociétés n'étaient pas, par définition, en transition  à moins de défendre l'idée de la fin de l'histoire.
 
         
        