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Macao dans et par-delà le delta de la rivière des Perles
Cet article a été initialement présenté lors de la conférence internationale « Macau on the threshold of the third millennium », organisée conjointement par l'Institut Ricci de Macao et le CEFC, qui s'est tenue à Macao les 14 et 15 décembre 2001.
En tant que Région administrative spéciale (RAS), Macao, comme Hong Kong, est vouée à sintégrer dans le delta de la rivière des Perles et, plus largement, à la Chine dans son ensemble. Aussi cette étude retrace-t-elle un processus sur lequel ne pèse aucun doute, même si des interrogations subsistent sur le type dintégration ou sur les modalités du développement économique régional. Cet article sintéresse à ce processus considéré à diverses échelles géographiques. Il se conclut par des propositions damélioration des infrastructures dans certaines zones.
Actuellement, la persistance dune frontière terrestre((1) entre Macao et la Chine continentale comme dune frontière maritime entre Macao et Hong Kong, limite la circulation des biens et des idées et contribue à maintenir des différences entre les trois territoires. Les changements politiques survenus à la fin des années 1990 nont pas nécessairement affecté les découpages territoriaux entre les trois espaces, ni par exemple leurs relations commerciales avec Taiwan. En réalité, les changements intervenus à la fin des années 1970 et durant la décennie 1980 furent plus significatifs que ceux de la décennie suivante. Aujourdhui, les frontières, fruit dune construction légale, séparent des zones dont les systèmes juridiques, les paysages géographiques et culturels, les systèmes dutilisation des sols et les niveaux de richesse sont distincts. Ils sont maintenus comme tels par la pérennité de cultures et de psychologies différentes, comme par le contrôle des populations et du commerce qui autorise certains flux mais en interdit dautres. Pour les visiteurs non Chinois de Macao, la « culture portugaise » de la RAS constitue toujours une attraction majeure((2). Malgré cela, et en dépit de signes témoignant dune faible compatibilité économique persistante entre Macao et ses voisins, Macao et Zhuhai sont en train de devenir une région métropolitaine transfrontalière et le delta forme désormais une seule région aux éléments interdépendants.
A lheure actuelle, limportance des revenus provenant des jeux assure au gouvernement de Macao les rentrées dargent dont il a besoin. Lindustrie textile constitue le second secteur dactivités((3), bien quune grande partie des usines ait été transférée en Chine continentale au cours de ces dernières années et que la plupart des entreprises qui subsistent soient plus liées au commerce quà la fabrication. Le textile, plus que lindustrie du jeu, est susceptible de disparaître. En effet, dune part Macao va perdre en 2005 ses quotas daccès aux marchés étrangers, en particulier au marché américain, et dautre part elle doit faire face à une forte concurrence de la part de régions à la main-duvre meilleur marché((4). Comme la dernière administration portugaise, le gouvernement actuel de la RAS, semble dans une certaine mesure à court didées pour diversifier léconomie de Macao au-delà de lindustrie du jeu et du tourisme. Et pourtant, ces dernières années, on peut noter un mouvement mineur dentreprises de services de taille moyenne simplantant à Macao. De petites et moyennes entreprises sont susceptibles de quitter Hong Kong pour le territoire afin de tirer profit de salaires moins élevés((5). Le gouvernement portugais mena une campagne au sein de lUnion européenne pour permettre à Macao de rester un « centre de la culture européenne », une option ni nécessaire ni possible pour les Britanniques dans le cas de Hong Kong((6). Les efforts du Portugal ont rencontré un succès limité((7) ; et ils nont à ce jour ni arrêté laffaiblissement économique de Macao ni favorisé la poursuite du développement dune « culture européenne » ou dune « culture latine » dans la RAS.
Il a toujours été difficile pour Macao de favoriser une croissance économique endogène, bien que lon doive reconnaître la contribution des importants projets dinfrastructure entrepris entre le milieu des années 1980 et celui des années 1990. Mais une fois ces projets réalisés, léconomie stagna. Le nombre dappartements inoccupés sélevant à 45 000 en 1994, les prix de limmobilier chutèrent. A partir de 1995, les investissements commencèrent à baisser, et en 1996, pour la première fois depuis la tenue de registres statistiques, léconomie enregistra une croissance négative. En 1997, une succession de crimes sajouta à leffondrement du tourisme et aux effets de la crise asiatique((8). Mise à part laugmentation du nombre des touristes venus de République populaire de Chine ces dernières années (tableau 1), la situation économique demeure peu encourageante, le chômage devenant le problème majeur en 1999. Bien que les données rendues publiques témoignent dune amélioration en 2000, léconomie ralentit durant le premier trimestre 2001 et resta faible pendant toute lannée((9).
Tableau 1 - Entrées de touristes à Macao (milliers de personnes)

En ce qui concerne la situation ethnique, le scénario envisagé avant la rétrocession, à savoir la cooptation dune bonne partie de lélite chinoise et dun petit nombre de Macanais au sein du gouvernement, et une réduction rapide du nombre de Portugais, sest largement réalisé((10). La prise de pouvoir effective par ladministration chinoise na cependant pas eu de conséquences importantes sur le processus dintégration au sein du delta dans la mesure où les relations entre les entités actuelles ont précédé la signature de lAccord conjoint sino-portugais à la fin des années 1980.
Interactions avec Zhuhai et Hong Kong
Dès la création de la colonie britannique en 1842, Macao et Hong Kong entrèrent en interaction et, dans le passé, la « coordination » fut souvent préférée à la « concurrence ». Dans les années 1980, une forme de complémentarité avec Hong Kong se mit en place, tandis que la coordination économique entre Macao et Zhuhai, zone économique spéciale (ZES) créée en 1980, se révéla très difficile. Zhuhai, qui sétend sur 1266 kilomètres carrés à la lisière de Macao, soit plus de 90 fois la taille de lancienne enclave portugaise, obtint le statut de ZES sur la base de sa proximité avec le territoire. Dès le début, Zhuhai tenta de tracer sa propre voie et devint à bien des égards plus liée à léconomie de Hong Kong quà celle de Macao((11). Peut-être les autorités de la zone économique spéciale jugeaient-elles que Macao était un investisseur trop modeste pour leurs ambitions. Quoi quil en soit, sous son mandat de maire, Liang Guangda commença à développer Zhuhai en concurrence avec Macao((12). Cette stratégie fit les choux gras de la presse locale qui se demandait si Zhuhai allait avaler Macao ou vice-versa((13). De bien des points de vue, il sagissait dun faux débat. Zhuhai peut « gagner » à long terme dans la mesure où Macao, dont la surface totale sélève à 25,4 kilomètres carrés, ne dispose que de peu despace pour se développer (tableau 2) quoique les possibilités dune croissance plus faible sur la base du développement despaces souterrains puissent être envisagées (voir infra)((14). A court terme, Macao a cependant gagné car Zhuhai ne dispose pas encore des ressources pour entrer en concurrence avec le territoire((15), ni de lindispensable soutien de Pékin position liée au statut spécial de Macao en qualité de RAS. Même si léconomie de Zhuhai se développe rapidement, la ville nouvelle manque dune tradition patrimoniale comparable à celle de Macao. Aussi est-il difficile dimaginer Zhuhai rivalisant avec Macao auprès de touristes sintéressant à lhistoire de larchitecture.
Tableau 2 - Evolution de la superficie de Macao suite à la poldérisation de nouveaux espaces (km2)

Les différences culturelles entre les autorités de Zhuhai (parlant souvent mandarin) et de Macao (ne parlant souvent que le portugais) expliquent en partie que les contacts aient été réduits au minimum durant la première période de transition des années 1980 et du début des années 1990. Le résultat, nullement exceptionnel à léchelle du delta de la rivière de Perles ou dautres régions de Chine à la même époque, fut la construction de deux zones administratives, commerciales et hôtelières, de deux aéroports et de deux ports maritimes tout proches les uns des autres, tandis que les infrastructures clés de liaison intérieure les voies ferrées ou les autoroutes restaient sur le papier. La situation est encore plus critique lorsque lon prend conscience que Hong Kong, Shenzhen et dautres villes du delta ont contracté le même syndrome de développement (hôtels cinq étoiles/infrastructures de transport).
Dans les années 1990, les relations entre Macao et Zhuhai commencèrent à changer. Lintégration politique assurée, lintérêt de Macao pour la coopération avec Zhuhai saccrut. En outre, comme suggéré plus haut, les tentatives de Zhuhai pour circonscrire le développement de Macao furent bloquées. Par exemple, Pékin refusa lautorisation qui aurait permis à laéroport de Zhuhai, à Sanzao, dêtre classé au rang daéroport international. De plus, le statut de ZES à lintérieur de la Chine dont bénéficiait Zhuhai, se dégrada au fil des années. En effet, presque tous les traitements préférentiels dont jouissaient auparavant Zhuhai, Shenzhen et les trois autres zones ont été accordés progressivement à dautres villes, grandes ou moyennes, dans tout le pays. En ce sens, les liens avec Macao et Hong Kong sont devenus plus importants pour le développement économique de Zhuhai, laquelle dut affronter ses propres inquiétudes face au futur. Le résultat fut plus de coopération avec les autorités de Macao et de Hong Kong. Sa manifestation géographique la plus évidente furent les efforts déployés pour construire des ponts : le Ponte de Amizade (youyi daqiao) qui permet daccéder directement à laéroport de Macao depuis Zhuhai, le Pont du Lotus construit entre Taipa et les îles de Hengqin à Zhuhai, ainsi que le projet du pont Lingding Yang traversant la rivière des Perles et devant relier Hong Kong à Zhuhai et qui, après discussions, relierait également Hong Kong directement à Macao. Macao est cependant si petite que les investissements et les échanges commerciaux en direction de Zhuhai provenant de Hong Kong restent plus importants que ceux provenant de lex-enclave portugaise : une autre bonne raison pour laquelle Macao devrait souhaiter coopérer avec Zhuhai plutôt que dentrer en concurrence avec elle.
Lune des dimensions du problème de la coopération économique est que les structures industrielles de Macao et de Zhuhai sont trop similaires. Toutes deux reposent largement sur des petites et moyennes entreprises, sur lindustrie légère et les investissements directs étrangers((16). La majorité de leurs échanges touristiques et commerciaux se fait avec Hong Kong et il existe également des similarités dans la structure de leurs échanges commerciaux avec létranger. Tandis que Macao reste légèrement plus qualifiée et mieux reliée sur le plan international, les différentiels de coûts jouent en faveur dun développement économique plus rapide à Zhuhai. Aussi est-ce plus une question de survie que de complémentarité qui est à lorigine du besoin de coopération entre ces deux entités, et les arguments en faveur dune division du travail entre les deux ne sont susceptibles dêtre utiles quà court terme. La coopération économique devrait se concentrer sur des infrastructures coordonnées tandis que les flux de services et de main-duvre devraient être contrôlés pour réduire à court terme le chevauchement des économies.
Les universitaires ayant étudié ces problèmes, tels Ieong, Siu ou Hong((17), estiment quil peut y avoir une collaboration considérable entre Macao et Zhuhai dans des domaines comme le tourisme. Bien que cela puisse être le cas superficiellement, il nous est difficile denvisager comment ces deux territoires peuvent être complémentaires au-delà du manque évident de terrain qui empêche Macao de poursuivre la construction de parcs dattractions ou de la possibilité pour Zhuhai de palier les faibles capacités hôtelières de Macao. Nous serions plus enclins à penser que Macao devrait accorder une plus grande place aux espaces ruraux du delta dans ses circuits touristiques car ceux-ci offrent davantage de contraste avec la spécificité urbaine de la RAS, en particulier pour attirer des touristes non-chinois((18).
Fut un temps où certains, lauteur de ce texte compris, ont plaidé en faveur dune plus grande intégration géopolitique entre Macao et ne serait-ce quune partie de Zhuhai((19). Le principal espoir était que les îles Hengqin, autrefois connues sous leurs noms portugais dîle du D. João (en chinois xiao Hengqin) et Montanha (en chinois da Hengqin), aujourdhui reliées grâce à lassèchement des terres, fussent intégrées dans la Région autonome spéciale de Macao. Les Portugais avaient plaidé au début du vingtième siècle pour que D. Joãos et Montana, de même que Lapa (Wanzai) aujourdhui une péninsule mais autrefois une île au nord fassent partie de la Província da Macau où des écoles portugaises auraient été établies((20). La Chine na cependant jamais satisfait cette demande ; et le Portugal na jamais pu faire avancer ce dossier, y compris pendant la période de transition, considérant que ce nétait pas alors le moment approprié((21). Depuis que Macao est sous administration chinoise, on aurait pu espérer voir ce problème résolu ; lannexion de Hengqin aurait doublé la taille de la Région autonome spéciale et ainsi accru sa compétitivité face aux autres villes du delta. Cela na cependant pas été le cas. Intégrer un nouveau territoire serait problématique en raison du statut politique international et commercial préférentiel de la RAS, Pékin considérant quil nest pas dans les intérêts de la République populaire daugmenter considérablement sa taille. En mars 1999, cinq représentants de Macao à lAssemblée populaire nationale ont proposé la création dune zone touristique spéciale à Hengqin dont le développement constituerait le premier projet conjoint entre la Région autonome spéciale et Zhuhai((22). Cependant, à notre connaissance, cette proposition est restée sans suite((23). De même, dans le cadre dun projet portuaire, Macao rencontre toujours des obstacles pour annexer un site appartenant à Zhuhai.
Quoi quil arrive, le manque despace forcera la région autonome spéciale de Macao à sintégrer plus étroitement à Zhuhai. A long terme, la question de la concurrence entre Macao et Zhuhai disparaîtra dans la mesure où dici 2049 les deux centres urbains nen formeront plus quun. La décision de laisser laéroport de Macao fonctionner comme laéroport international à léchelle locale contribue à asseoir Macao au cur dun centre international pour la partie ouest du delta. Le manque despace de mouillage, linsuffisante profondeur du port de Ká-Hó sur Coloane et son faible trafic laissent penser que le port de Zhuhai, à Gaolan ou ailleurs, finira par simposer comme le port principal de ces deux villes « jumelles »((24). Quoi quil en soit, lavis est désormais partagé que la partie occidentale du delta est insuffisamment développée et que Macao/Zhuhai a un rôle à jouer comme centre pourvoyeur de services.
Plus sérieuse à long terme pour Macao/Zhuhai est la concurrence de Hong Kong et Shenzhen à lest et de Canton au nord((25). Au troisième trimestre 2001, Hong Kong dominait toujours le système monétaire de Macao, alors que 51,3% de la monnaie en circulation sur le territoire (lagrégat M2) sont des dollars de Hong Kong((26). Lintégration politique de Macao à Hong Kong ne figurait pas sur lagenda chinois à lépoque du retrait des Portugais certains aiment à dire quelle ne fut pas favorisée par un gouvernement portugais à lisolationnisme modéré qui espérait que, séparée, Macao pourrait rester plus étroitement liée au Portugal. Mais nombreux sont ceux qui démentent cette version des faits((27). Depuis le début, les autorités chinoises ne voyaient que peu de différences entre les processus de rétrocession de Hong Kong et de Macao. A la fin des années 1970, elles considéraient les questions de Taiwan, de Hong Kong et de Macao comme analogues ; elles découvrirent rapidement que Taiwan était un cas à part. Quoi quil en soit, aux yeux de Pékin, Hong Kong et Macao étant toutes deux sous ladministration de pays européens, leur situation était équivalente, du moins jusquau début des négociations.
Dans tous les cas, les Chinois ne souhaitaient pas dintégration politique, quelle quelle fût, entre Macao et Hong Kong. La politique chinoise du jimi (diviser pour mieux régner) est une vieille stratégie à laquelle les dynasties ont eu recours pendant des millénaires. Une Région autonome spéciale unissant Hong Kong et Macao aurait présenté peu davantages et certains inconvénients probables, que ce soit sur le plan national ou international. Par exemple, une plus grande RAS unifiée aurait pu constituer un vecteur plus fort dagitation sociale en Chine. En outre, la Chine possède actuellement trois sièges dans nombre dorganisations internationales puisque Macao appartient à plus de 50 dentre elles une situation similaire à celle de lUnion soviétique qui siégeait aux Nations Unies à côté de lUkraine et de la Biélorussie. De plus, Hong Kong et Macao peuvent toutes deux négocier des traitements préférentiels de la part de leurs partenaires. Enfin, laisser chaque région autonome spéciale tracer sa propre voie est un signe supplémentaire que Pékin ninterfère ni dans les affaires de Macao ni dans celles de Hong Kong.
Les relations économiques entre Macao et Hong Kong sont assez largement unidimensionnelles, et la plus petite RAS a besoin de conserver une identité légale séparée, ne serait-ce que pour sassurer que les industries du jeu restent interdites dans lancienne colonie britannique, et de ce fait légales et viables à Macao. Malgré le maintien de linterdiction des casinos à Hong Kong, la RAS sinquiète fortement de lapparition dautres formes de jeux dargent, sur Internet ou sur des bateaux-casinos offshore, qui menaceraient lindustrie locale((28). Les conséquences du démantèlement, à la fin de lannée 2001, du monopole de la STDM (Sociedade de Tourismo e Diversoes de Macau) restent incertaines. Certains estiment avec raison que ce démantèlement sera positif dans la mesure où les nouveaux entrants venus de létranger feront la publicité de leurs établissements de Macao ; cela peut être le point de départ dun nouveau cycle de croissance, plusieurs projets complémentaires venant stimuler le développement économique((29). Pour lheure cependant, les revenus du jeu à Macao ont chuté. Aussi lenclave reste-t-elle dépendante de léconomie de ses grands voisins. Le tableau 3 suggère que linteraction économique de Macao avec Hong Kong en termes déchanges commerciaux a nettement baissé dans les années 1990 mais que cette perte a été plus ou moins compensée par laugmentation des échanges commerciaux avec la Chine continentale. Quoi quil en soit, la balance commerciale de Macao est de plus en plus déficitaire et cela constitue un signe préoccupant.
Tableau 3 - Balance commerciale de Macao avec la Chine et Hong Kong (Millions de Patacas)

Sources : Serviços de Estatística e Censos de Macau, Economic and Financial Indicators sélectionnés, Serviços de Estatística e Censos de Macau, 13 août 2001.
Note : 1 Pataca = 1 HK$ = 0,125 Euro.
Interaction avec lensemble du delta de la rivière des Perles et le Guangdong
Nous pouvons deviner le rôle que Macao à lavenir jouera dans le delta, mais que signifie exactement cette intégration au delta((30) et à la province du Guangdong, et quelle différence avec les interactions en jeu à léchelle de toute la Chine ? Alors que les compétences sont de plus en plus homogènes à léchelle du delta et de la province, la région à la recherche dun marché pour ses produits se tourne vers la Chine. Les hommes daffaires sont conscients quà certains égards conduire des opérations en Chine peut être difficile sans relations appropriées à Pékin. En même temps, les produits circulent en Chine à travers différents réseaux, dont celui de la Chine du Sud nest quun parmi dautres. A lintérieur de la Chine méridionale, en particulier le Guangdong, Hainan, le Fujian et le Guangxi, les réseaux commerciaux sont multiples dans la mesure où les voies de communications ne sont pas suffisamment développées à léchelle régionale. La géographie physique (le relief) et la géographie culturelle (les dialectes) sont en partie responsables de ces divisions. Nous avons montré ailleurs que la capacité de Macao à commercer avec le Fujian est assez limitée comparée à celle de Taiwan et de Hong Kong en raison de la distance et de la petite échelle de léconomie de Macao((31). Quoi quil en soit, on ne peut pas se contenter de considérer uniquement lintégration de Macao dans le delta de la rivière des Perles car ce faisant, on est amené à envisager la Chine dans son ensemble. Retracer les investissements en Chine par provinces ou régions sub-provinciales est une tâche peu aisée et les données peuvent savérer difficiles à trouver au niveau du district. De plus, même les statistiques commerciales par province sont sujettes à caution en raison de la contrebande endémique. Cela dit, il est clair que la majorité des investissements de Macao en Chine restent concentrés dans le delta et que celui-ci maintient un taux de croissance économique rapide((32).
Juste avant létablissement de la RAS de Macao, 50% des projets de financement sur le territoire provenaient de Chine et lon estimait que plus de 70% des investissements dans le secteur de la construction étaient chinois((33). Une grande part de laccumulation de ces fonds au cours des années tenait aux souhaits des autorités chinoises de maintenir leurs réserves de devises étrangères hors de Chine. Le marché de limmobilier à Macao est lun des lieux où ces capitaux étaient investis. Sen suivit une offre trop importante de logements à prix élevé, largement hors de portée de la population de Macao. Ces dernières années, les investissements à Macao semblent autant liés aux crises et aux à-coups de la croissance chinoise quaux tentatives de transférer des fonds hors de Chine((34). Il est peu probable que Macao connaisse de nouveau, dans un avenir proche, un boom de limmobilier impulsé par la Chine continentale.
Il est possible que dici quelques années le delta de la rivière des Perles perde sa position dominante au sein de léconomie chinoise. Lavantage dune main-duvre qualifiée et relativement bon marché sest déjà érodé et le Guangdong a été contraint de faire venir de la main-duvre dautres provinces pour conserver de bas coûts de production. Le coût social dune telle politique est évident avec lapparition, entre autres problèmes sociaux, dagitations ouvrières. Les entreprises, à la recherche de nouvelles options pour réduire leurs coûts, regardent de plus en plus vers la Chine du centre. Sur le front des hautes technologies et des services de qualité, le delta de la rivière des Perles doit faire face à une concurrence croissante de la région du delta du Yangzi, centrée autour de Shanghai ainsi que de la zone Pékin/ Tianjin. Le principal plan de développement chinois depuis plus dune décennie consiste à transformer le Yangzi en couloir de développement vers lintérieur du pays, avec une attention particulière portée au barrage des Sanxia (Trois gorges) et à la ville de Chongqing, instituée en tête de pont régional. Plus récemment, ce fut lannonce en 1999 de la politique de « réforme et douverture » de lOuest qui alloue une plus grande part des ressources du gouvernement central au développement des régions plus reculées de lintérieur. Tous ces aménagements pourraient conduire le delta de la rivière des Perles à nêtre plus que lauxiliaire((35) du commerce étranger pour la vallée du fleuve Xi (Ouest) un rôle bien plus restreint que celui quil joua dans les décennies 1980 et 1990 lorsque Hong Kong et le delta étaient le principal point de contact avec lextérieur et le principal pôle dindustrie légère pour lensemble de la Chine. Le gouvernement ne souhaite pas leffondrement de léconomie du Guangdong mais une plus large distribution géographique des richesses et des services de qualité. De manière évidente, ce changement du rôle du Guangdong naugure pas favorablement de la transformation de Macao en centre majeur pour le commerce international. Aussi le Guangdong doit-il plus que jamais prendre les devants et utiliser les avantages politiques et géographiques de Macao aussi bien que de Hong Kong pour poursuivre son développement économique.
Lavenir de Macao
Lintégration de Macao à la Chine a considérablement progressé ces derniers temps. Lintégration sociale se lit dans le fait quen lan 2000, plus de 76% des mariages enregistrés à Macao concernaient une personne née à Hong Kong ou en Chine continentale (tableau 4)((36). On peut dire aujourdhui que des facteurs comme la proximité géographique ou lunion politique continuent à favoriser lintégration tandis que le déclin de la complémentarité économique de manière paradoxale résultant en partie dune plus grande intégration et le chevauchement ou la non-intégration des infrastructures en a ralenti le rythme ces dernières années((37).
Tableau 4 - Mariages en fonction du lieu de naissance, 2000

Sources : Estatísticas Demográficas 2000, Quadro 5.5.
Lattitude du gouvernement chinois, et dans une moindre mesure de celui de la RAS, de même que dautres facteurs comme le niveau des investissements des Chinois doutre-mer, peuvent cependant toujours modifier le rythme de lintégration. Celui-ci est déterminé par le fait quaux yeux de la Chine, léconomie, la politique intérieure et la superficie de la RAS sont de petite taille. La Chine continentale compte plus de 100 villes plus grandes que Macao. Dun certain point de vue, Macao nest rien de plus pour les Chinois quun centre local. Même son statut légal spécial est assombri par la situation similaire que connaît son bien plus grand voisin, Hong Kong.
Cependant, la puissance économique relative de Macao ainsi que sa position internationale lui confèrent un statut plus avantageux que les villes de Chine continentale. Pourtant, ce statut spécial sest quelque peu affaibli depuis que la Chine a pris ladministration en charge en 1999 pour des facteurs à la fois internes et externes. Bref, Macao a perdu la plupart de ses « cartes portugaises » dans son marchandage avec Pékin tandis que léconomie de la RAS a perdu certains de ses avantages économiques comparatifs depuis la fin des années 1980. Les opérations de poldérisation et la construction de nouvelles infrastructures nont pas suffi à faire sortir le territoire de ses problèmes économiques ; bien quutiles, elles ont suscité de nouveaux problèmes écologiques. Macao peut toutefois se reposer sur lassurance que le gouvernement chinois na pas lintention de voir disparaître complètement sa position spéciale actuelle avant que ne sachèvent les 50 ans de période de transition. Le gouvernement central subirait une perte de crédibilité face à la communauté internationale sil revenait sur ses accords. De plus, le processus dintégration de Macao et de Hong Kong a des implications politiques pour les relations futures de Pékin avec le gouvernement de la République de Chine à Taiwan et les Chinois feront preuve de modération à légard des deux régions autonomes spéciales jusquà ce que la « question taiwanaise » soit résolue. Quelles que soient les circonstances, un demi-siècle, cest long et il est toujours possible que les 50 ans de période transitoire ne soient pas maintenus en cas de changements dans la situation politique chinoise ou dans lattitude de la communauté internationale.
Le passé au service de lavenir ?
Nous raffolons des prédictions ; à défaut dune boule de cristal voici notre sentiment. Macao (et même lensemble Macao/ Zhuhai) fait actuellement face à une vive concurrence de la part de Hong Kong/ Shenzhen et de Canton pour dominer la partie occidentale du delta de la rivière des Perles. Bien que Macao/ Zhuhai soit souvent cité comme le troisième angle du triangle urbain que représente le delta, il reste le lien le plus faible et la partie la moins bien connectée en termes déconomie et dinfrastructure. La question réaliste est de savoir si Macao peut dominer la partie ouest du delta de la rivière des perles ; et cela est contestable, car dépendant largement du statut futur de Zhuhai et de la coopération avec celle-ci de même que de la force de Shenzhen et de Hong Kong.
Afin de conserver sa position dinfluence relative, Macao doit être capable doffrir les services dont a besoin la partie occidentale du delta. Les problèmes sont bien connus. Hong Kong a un plus grand savoir-faire dans les relations internationales, un meilleur port doté déconomies déchelle et plus despace pour se développer tandis que les autres parties du delta sont plus susceptibles que Macao doffrir des salaires intéressants pour des opérations à moindre coût. Macao doit trouver une place spécifique au sein du commerce international pour maintenir son indépendance face aux territoires voisins appartenant à léconomie de la « Grande Chine » et également pour conserver certains avantages comparatifs par rapport à la Chine continentale. Macao est pris en tenailles entre, dune part Hong Kong qui bénéficie dune superficie et dinfrastructures plus importantes, et, dautre part le delta le Guangdong et au-delà , espace encore plus large et aux coûts salariaux moindres. Le gouvernement portugais de Macao avait pris conscience de cette situation à la fin des années 1980 et avait fait des efforts pour combler les faiblesses du territoire en matière technologique ; certains dentre eux ont porté leurs fruits. Les Nations Unies ont mis en place un centre de logiciels tandis que lUniversité de Macao et le Politécnico de Macao ont encouragé le développement de cours dans des domaines comme les technologies de linformation. Malgré cela, Macao se trouve toujours dans lincapacité de concurrencer Hong Kong ou bien de se développer à la même vitesse que Shanghai ou dautres importants nuds urbains régionaux. Le prix en a été la perte dune partie de la culture unique et du patrimoine architectural du territoire.
La situation oblige Macao à se cantonner à loffre de deux services qui sont uniques dans le delta ou jouissent dune importante demande : le jeu et le tourisme latino-portugais. Ce dernier est menacé à mesure que linfluence portugaise décline. Lironie du sort a voulu que les tentatives de Macao ces dernières années pour se débarrasser de ses problèmes et pour sintégrer au delta aient porté atteinte au tourisme lié à la culture portugaise : une grande partie de son patrimoine architectural est désormais cachée derrière de grands immeubles clinquants construits par des hongkongais sur des terres asséchées le long de la côte. Bien pire, des bâtiments plus anciens à larchitecture unique ont été détruits. Le géographe urbaniste Bruce Taylor qualifie certaines de ces nouvelles constructions d « inhumaines »((38), et cela en dépit des efforts récents et considérables qui ont été entrepris pour restaurer le paysage architectural de Macao. Certes, lindustrie du jeu conserve pour linstant la première place, mais une concurrence venue de lintérieur de la région est toujours possible, comme une modification des goûts en matière de divertissements des visiteurs venus de Hong Kong ou de la région.
Nous estimons que le thème de la ville « latine » est trop mis en avant dans les discussions. Notre expérience personnelle suggère que les personnes appartenant à des groupes linguistiques latins non-lusophones sont peu enclines à investir ou à engager un capital politique dans le projet de faire de Macao un centre latin. Aussi le pays avec lequel Macao serait le plus susceptible de jouer cette carte est pour le moment le Brésil. Les pays africains officiellement lusophones (Países Africanos de Língua Oficial Portuguesa) nont pas la puissance économique nécessaire pour soutenir des échanges commerciaux significatifs avec Macao, bien quil puisse y avoir un espoir lorsque la paix sera conclue en Angola. Le Portugal restera cet important pont vers lEurope, mais les opérations passant par ce canal sont déjà très largement exploitées. Ainsi, si Macao souhaite promouvoir un « réseau latin », elle doit changer sa perspective pour encourager les contacts économiques, politiques et culturels avec le Brésil, bien que pour le moment, ces efforts ne soient pas suffisants pour émerger comme un centre économique majeur.
Si nous admettons que le choc de lattaque du 11 septembre sur le World Trade Center de New York et lattaque anglo-américaine qui sen suivit en lAfghanistan nendommageront pas sérieusement léconomie mondiale à long terme, on peut sattendre à ce que le tourisme rebondisse très bientôt dans la région. Si tel était le cas, doù viendrait la majorité des visiteurs ? Les statistiques de ces dernières années suggèrent que le nombre de touristes asiatiques et australiens augmentera tandis que les effectifs en provenance dEurope et dAmérique du Nord baisseront ; le nombre de visiteurs sud-américains et africains devrait rester constant. Le tourisme en provenance de Chine continentale pourrait monter en flèche (tableau 1). Bien entendu, les touristes hongkongais continueront à dominer, mais les goûts de ces Hongkongais sont susceptibles de devenir de plus en plus sophistiqués. Ceci implique que, tandis que les Chinois continentaux((39) et de nombreux Hongkongais viendront à Macao jouer et consommer dautres loisirs « de base », les autres visiteurs seront de plus en plus attirés par les éléments plus « exotiques » et historiques de Macao. Même les Chinois de Chine continentale et ceux de Hong Kong dont les intérêts dépassent les seuls casinos, ne seront pas intéressés par une ville dont le paysage est défiguré par des rangées dimmeubles en verre et des embouteillages analogues à ceux des autres villes de la région ; ils seront plutôt attirés par une ville de caractère comme le vieux Macao. Malheureusement, il semble que la tendance à construire qui a marqué cette dernière décennie plus évidente sur Taipa dans la seconde moitié des années 1990 va se poursuivre.
Comment identifier de nouvelles niches économiques pour Macao, sans compromettre ses points forts ? Quelque soit la stratégie suivie, le territoire doit continuer dans la voie qui a toujours été la sienne, vendre des services à la fraction la plus riche de la population chinoise. Lindustrie du jeu peut rester importante, mais elle visera de plus en plus une clientèle venue de Chine continentale. La proposition dun « parc à thème portugais » pour touristes asiatiques est une autre forme dactivité possible, mais qui présente une valeur limitée et déclinante dans la mesure où les touristes deviennent plus sophistiqués et plus expérimentés (pourquoi ne pas tout simplement aller au Portugal ?) et sont rebutés par les alignements ineptes des immeubles mentionnés plus haut((40). Cela nécessiterait également dencourager les Portugais à résider en grand nombre dans la ville pour subvenir aux besoins dun pareil projet, ce qui est peu probable étant donné le climat économique actuel. Une autre possibilité serait de reconvertir certains bâtiments inoccupés en logements destinés spécifiquement à accueillir des Chinois doutre-mer âgés souhaitant retourner en Chine tout en préférant vivre à la périphérie, dans une société légèrement plus européanisée((41). La concurrence sur ce marché est cependant déjà considérable : on trouve des logements meilleur marché à travers lensemble du delta et dans les environs dautres villes chinoises, plus au nord. De plus, Hong Kong peut offrir aux riches Chinois dOutre-mer une plus grande variété dattraits. Cela nécessitera de la part du gouvernement de la région administrative spéciale un effort organisé pour former et attirer cette population ainsi que des étrangers. Le développement de léducation supérieure générale et la transformation de Macao en un centre de conférences sont possibles, mais nécessiteront des fonds colossaux et lamélioration de ladministration pour attirer des enseignants et des conférences de qualité((42). Encore une fois, Macao est loin derrière Hong Kong dans ce domaine.
Il sera très difficile de développer lindustrie manufacturière à lintérieur des frontières de Macao, et, bien que cela soit discutable, nous estimons que les tentatives faites en ce sens ont plus menacé lindustrie touristique par la destruction du patrimoine architectural quelles nont contribué à assurer à long terme la bonne santé financière du territoire. Faire de Macao un centre de hautes technologies a également été suggéré ; ce projet ne peut être réalisé que sur une petite échelle et nécessite de se concentrer sur un secteur particulier dans la mesure où le territoire na absolument pas la capacité de concurrencer le projet hongkongais de cyber city un concept contestable en soi. Des institutions ont été mises en place pour faire de Macao un centre facilitant les relations entre PME chinoises et européennes((43) et, de fait, il existe des liens commerciaux préférentiels avec lEurope dont même Hong Kong ne bénéficie pas. Le développement des communications est cependant tel que de plus en plus dentreprises chinoises vont être capables détablir des relations avec des partenaires européens via Internet ou dautres moyens, faisant de ces institutions une option peu crédible pour assurer la viabilité financière à long terme de Macao.
A lintérieur de son territoire, Macao peut cependant faire beaucoup pour améliorer la vie de ses habitants et son rayonnement touristique en débarrassant ses rues de nombreuses activités non attrayantes. Cest un des domaines dans lesquels la RAS peut agir en ne comptant que sur elle-même de la même façon que le dernier gouvernement portugais avait entrepris des projets dinfrastructure. Il est certes coûteux mais raisonnable pour une ville de cette densité et de ce niveau de développement économique de se doter dun métro souterrain ou aérien pour le transport des passagers, et de construire des centres commerciaux souterrains afin déconomiser un espace précieux. Cela contribuerait à préserver le patrimoine et à réduire tant les encombrements que la pollution. Dans ce système, les magasins souterrains pourraient être reliés aux stations de métro, ce qui permettrait de réduire les encombrements en surface, des réalisations dont Tokyo offre dexcellents exemples.
Le choix pourrait se porter, étant donné la petite taille de la RAS, sur la construction dun train à une seule voie. Dans les quartiers densément peuplés comme Areia Preta, la ligne pourrait être souterraine et répondre alors essentiellement aux besoins de la population locale. Là où le paysage urbain présente une plus grande valeur touristique comme le quartier Porto Interior/Camões, la ligne pourait être aérienne sans pour autant nuire au patrimoine architectural. Le choix dune voie unique pourrait poser des problèmes, mais léconomie que représente un tel système dans la phase initiale du projet le justifie. A notre grand étonnement, ce projet est analogue au plan du gouvernement pour le « troisième pont de Macao »((44). Le projet initial pourrait être transformé en celui dune voie ferrée, ou une combinaison voie ferrée-route, la première option ayant notre préférence pour des raisons écologiques et esthétiques. Le système ferroviaire en direction des îles Taipa et Coloane génèrerait moins de bénéfices que celui de la péninsule de Macao mais une telle liaison sera nécessaire pour décourager lachat de voitures et favoriser lusage des transports en commun. Le financement pourrait provenir de laugmentation de la taxe sur les voitures particulières, ce qui, avantage secondaire, contribuerait à réduire les encombrements automobiles et la pollution, deux problèmes déjà sérieux. La faible envergure de la RAS pourrait constituer un avantage touristique en rendant piétonnier de nombreux espaces, et en laissant les transports en commun assurer les voyages à plus longue distance.
DANS une économie de plus en plus globalisée, une société de la taille de Macao voit sa capacité à contrôler son propre avenir décroître. Lintégration au delta de la rivière des Perles crée pourtant une opportunité, celle dinfluer sur la direction que prend cette grande région. Dans le même temps, lintégration conduira inévitablement à la destruction de ce qui fait le caractère unique de Macao. A plus long terme, le delta de la rivière des Perles semble être perdant face au delta du Yangzi et à Shanghai, moteurs effectifs de la croissance économique chinoise. Cependant, la RAS na là aucun moyen dinfluence. Le statut spécial dont jouit Macao à lheure actuelle garantit que son caractère unique ne disparaîtra pas brutalement mais sestompera lentement. Ce processus peut être ralenti à condition dinvestissements importants en provenance de Chine, du Portugal ou de lUnion européenne, et de lémergence de nouvelles spécificités. Les habitants de Macao doivent tirer avantage de la petite taille du territoire en aménageant des voies piétonnes et en accentuant le charme esthétique qui sen dégage. Comme cela sest déjà produit au cours de lhistoire, nous sommes convaincus que lancienne enclave portugaise survivra et prospérera à nouveau. Nous espérons que la magie du vieux Macao fera partie intégrante de cette nouvelle prospérité.
Traduit de langlais par Chloé Froissart
Tableau 5 - Evolution de la population de Macao

Sources : Estatísticas Demográficas 2000, Quadro 5.5.
Carte - Projet de réseau de transport pour Macao (cliquez pour agrandir)
