Jean-louis Margolin
Christine Chaigne, Catherine Paix et Chantal Zheng éds., Taiwan : enquête sur une identité
Christine Chaigne, Catherine Paix and Chantal Zheng eds., Taiwan: enquête sur une identité
Une réévaluation du massacre de Nankin
Pour les Chinois de toutes origines et opinions, Nankin est devenu un drame du même ordre que celui de Hiroshima, ou même d’Auschwitz. En même temps, on voit encore beaucoup de Japonais s’efforcer, sinon de nier complètement les crimes de leur armée, du moins de les minimiser et de leur trouver des excuses.
Pourtant, pour quiconque prend la peine de se pencher sur les nombreuses preuves disponibles, le déroulement, les responsabilités et la taille (y compris le nombre de victimes, qui a donné lieu à tant d’empoignades) ne sont pas excessivement difficiles à établir, avec un bon degré de précision. Aucun autre massacre dans l’histoire asiatique n’a eu autant de témoins prêts à déposer et à écrire ! Mais la centralité même de Nankin dans le récit de la guerre sino-japonaise de 1937-45 a malheureusement favorisé les rideaux de fumée inspirés par l’idéologie, et ce des deux côtés.
L’établissement des faits est le premier devoir de l’historien. Ainsi il n’y eut pas massacre indéterminé à Nankin, mais ciblage différencié des divers groupes de population chinoise, avec à l’issue des résultats très variables en terme de mortalité. Les tueries ne furent pas le résultat d’une politique génocidaire, mais pas davantage des bavures non préméditées. Ecrire l’histoire, c’est aussi expliquer : la stratégie de guerre du Japon de 1937 est un élément essentiel, de même que la dérive du pays vers le fascisme. Enfin on considérera l’émergence de nouvelles approches historiographiques, telles que les analyses en termes de « culture de guerre », de « violences de guerre » : elles pourraient favoriser les percées dans notre connaissance profonde d’une épouvantable tragédie.
                        
                    
                                        
                        Pourtant, pour quiconque prend la peine de se pencher sur les nombreuses preuves disponibles, le déroulement, les responsabilités et la taille (y compris le nombre de victimes, qui a donné lieu à tant d’empoignades) ne sont pas excessivement difficiles à établir, avec un bon degré de précision. Aucun autre massacre dans l’histoire asiatique n’a eu autant de témoins prêts à déposer et à écrire ! Mais la centralité même de Nankin dans le récit de la guerre sino-japonaise de 1937-45 a malheureusement favorisé les rideaux de fumée inspirés par l’idéologie, et ce des deux côtés.
L’établissement des faits est le premier devoir de l’historien. Ainsi il n’y eut pas massacre indéterminé à Nankin, mais ciblage différencié des divers groupes de population chinoise, avec à l’issue des résultats très variables en terme de mortalité. Les tueries ne furent pas le résultat d’une politique génocidaire, mais pas davantage des bavures non préméditées. Ecrire l’histoire, c’est aussi expliquer : la stratégie de guerre du Japon de 1937 est un élément essentiel, de même que la dérive du pays vers le fascisme. Enfin on considérera l’émergence de nouvelles approches historiographiques, telles que les analyses en termes de « culture de guerre », de « violences de guerre » : elles pourraient favoriser les percées dans notre connaissance profonde d’une épouvantable tragédie.
 
         
        